Depuis plusieurs mois, la France connaît un temps assez sec et le déficit des précipitations fait craindre une importante sécheresse dans plusieurs
régions françaises mais aussi dans plusieurs pays européens. Dans l'hexagone, le déficit de pluies constaté depuis septembre se prolonge en mars. Météo France rappelle d'ailleurs que le
mois de février était déjà "extrêmement sec".
La pluie fait de la résistance
Depuis le début du mois de mars, il est tombé environ moitié moins d'eau (30 mm sur les 25 premiers jours en moyenne) qu'un mois de mars normal (69
mm), indique Michèle Blanchard, ingénieur climatologue à Météo France. Le pays enregistre par conséquent des retards notamment dans le sud-est en dépit de
quelques pluies localisées. Une seule région, celle du Nord-Pas-de-Calais, a été particulièrement bénie, non pas par les Dieux, mais par la pluie ce
mois-ci. Ce nouveau mois sec intervient alors que, au 1er mars, la France accusait déjà un déficit pluviométrique global de 20% entre septembre et fin février, avec un retard plus
important encore dans le sud-ouest.
Il y a le manque d'eau mais aussi les températures au-dessus de la normale
Depuis la fin de semaine dernière, le thermomètre affiche régulièrement 5°C de plus que les normales (13,5°C en moyenne contre 8,8°C habituellement) pour la température
moyenne et même 8°C de plus pour les températures maximales.
L'indice d'humidité des sols reste ainsi très bas: "Pour le Midi-Pyrénées et le Languedoc, on a des sols avec une humidité comparable à celle
d'un mois de mai et ailleurs en France comparable à une fin avril", constate Michèle Blanchard. "Sur certaines régions, on peut déjà parler de sécheresse", confirme Cyrille Duchesne, prévisionniste pour le bureau d'études météorologiques Météo Consult. "A l'échelle de la
France, cette sécheresse est encore assez limitée", précise-t-il, mais l'épisode "débute encore plus tôt que l'année dernière" marquée par le
printemps qui avait été le plus chaud depuis 1900 et le plus sec des cinquante dernières années.
L'utilisation restreinte dans trois départements
Les signaux sont aussi alarmants du côté des nappes d'eau souterraines avec 80% d'entre elles affichant un niveau "inférieur à la
normale", selon le dernier relevé du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Deux départements franciliens, l'Essonne et la Seine-et-Marne, ainsi que le Gard sont déjà
concernés par des arrêtés restreignant certains usages de l'eau, selon le site spécialisé gouvernemental Propluvia. Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, avait indiqué la
semaine dernière qu'un comité de suivi sera réunira le 12 avril pour faire un point complet.