22 Mai 2011
Cafetiers et restaurateurs se frottent les mains : la saison démarre sur les chapeaux de roues, avec des terrasses qui ne désemplissent pas. Des températures de rêve, un soleil chaleureux mais encore supportable même à midi – 14 heures à l’heure légale à Paris - et surtout… pas un nuage à l’horizon.
Seulement, il est là le gros problème. Après deux années un brin humides pour ne pas dire mouillées, qui étaient finalement très fidèles au modèle climatique français, à savoir tempéré, mi-océanique, mi-continental, voici que l’année 2011 s’annonce très ensoleillée… et aussi très sèche.
Dans le schéma « on nous cache tout, on nous dit rien », si la crainte d’une sécheresse majeure n’est pas encore brandie en France par l’organisme officiel – Météo France est un établissement public administratif (EPA) dépendant donc directement de l’Etat – nos voisins suisses tablent déjà sur une sécheresse plus grave que celle de… 1976. Les quatre premiers mois de 2011 y sont en effet pires que l’année de référence pour tous les météorologues en Europe. Pires, car encore plus secs.
D’accord, la Suisse n’est pas la France, mais les symptômes sont les mêmes dans l’hexagone. D’ailleurs, Météo Consult, le « premier bureau européen d’études météorologiques opérationnel privé » a lui, tiré la sonnette d’alarme. Début avril, Météo Consult évaluait le déficit de pluviométrie à -50 voire -80 % sur une large partie du territoire français. Depuis le début du mois, la situation s’est largement aggravée – à la grande joie, donc, des cafetiers et restaurateurs. – 99 % à Brest et à Perpignan, -97 % à Nice, -95 % à Bastia, - 84 % à Lille, - 83 % à Bordeaux, - 82 % à Paris, - 77 % à Strasbourg et seulement – 72 % à Lyon.
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Déficit d'humidité des sols sur trois mois de février à avril, en 1976 et 2011
Rouge : Extrêmement sec
Orange : Très sec
Jaune : Modérement sec
Blanc : Autour de la normal
Vert clair : Modérément humide
Vert prairie : Très humide
Vert foncé : Extrêmement humide