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Gilles Rousseau  "la Vie en Soi"

Comment vivre en co-création avec la nature et en harmonie avec tous les êtres humains afin que nos différences deviennent des richesses à partager pour un monde d'Amour et de Tolérance.

Mystérieuse hécatombe de sangliers

Algues vertes : Mystérieuse hécatombe de sangliers bretons

La cause de la mort d’une trentaine de sangliers et marcassins dans la baie de Saint-Brieuc n’est toujours pas établie. Les associations désignent les algues vertes.

Une trentaine de sangliers sont morts dans la baie de Saint-Brieuc
Une trentaine de sangliers sont morts dans la baie de Saint-Brieuc MaxPPP
 
 

D’où viennent les algues vertes ?



Connues sous leur nom courant de laitues de mer, les « ulves » sont présentes à l’état naturel depuis longtemps sur le littoral. Mais depuis la fin des années 1970, elles n’ont cessé de proliférer, en Bretagne notamment, donnant lieu à d’inquiétantes « marées vertes ». Leur propagation est liée à l’épandage d’engrais par les agriculteurs, en particulier dans les élevages de porcs et de volailles. Avec le ruissellement des eaux, le phosphore et l’azote contenus dans les engrais sont rejetés à la mer. Or l’azote est transformé en nitrates par les bactéries, nitrates qui nourrissent les algues vertes. Il suffit de températures douces pour que celles-ci se reproduisent. Leur volume peut atteindre jusqu’à 70.000 tonnes par an.





Où les trouve-t-on ?

 

Le phénomène se concentre du nord au sud de la Bretagne mais s’étend de la Normandie jusqu’à l’île d’Oléron. Les zones les plus touchées sont les baies de Lannion, de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) et de Douarnenez (Finistère), où plusieurs facteurs sont réunis : courants, polluants, concentration d’exploitations agricoles… Au 18 juillet, près de 32.000 m3 d’algues vertes ont été ramassés dans le Finistère et les Côtes-d’Armor, un peu plus qu’à la même période l’année dernière (28.271 m3).

Pourquoi sont-elles dangereuses ?

 

Inoffensives dans l’eau, les algues vertes entrent en putréfaction une fois échouées sur la plage. Elles forment une croûte ou se désagrègent dans la vase, et peuvent alors dégager de l’hydrogène sulfuré. Un gaz à l’odeur d’œuf pourri, hautement toxique. « Son inhalation détruit les tissus du poumon. Il passe au niveau du cerveau et entraîne un arrêt quasi immédiat de la respiration. Les premiers symptômes sont des nausées, puis des vertiges », détaille le Dr Claude Lesné, spécialiste des polluants aériens au CNRS. Ce gaz serait à l’origine de la mort de deux chiens à Hillion en juillet 2008, puis d’un cheval un an plus tard à Saint-Michel-en-Grève. Le cavalier qui le menait avait perdu connaissance quelques instants. Dix ans plus tôt, un ramasseur d’algues avait trouvé la mort au même endroit, sans que le lien avec les algues en putréfaction soit officiellement établi par les autorités.

De quoi meurent les sangliers ?

 

D’après les autopsies, les deux premiers marcassins décédés début juillet ont succombé par « étouffement dû à une présence de vase » dans les poumons. Tout lien entre leur décès et les gaz dégagés par les algues vertes était alors écarté par les autorités. Mais l’autopsie de huit autres sangliers retrouvés le 23 juillet a semé le trouble : certains d’entre eux présentaient un œdème pulmonaire ou une congestion cérébrale. Pour le Dr Claude Lesné, ces deux éléments prêchent en faveur de la thèse de l’intoxication au gaz. « Pour en être certain, il suffit d’analyser les tissus pulmonaires pour mesurer la quantité de gaz présente. Cela se fait lors d’une autopsie classique. Jusqu’ici, ces informations, pourtant capitales, n’ont pas été données », s’étonne-t-il. De nouvelles analyses ont finalement été commandées lundi par la préfecture des Côtes-d’Armor. D’ici la semaine prochaine, elles diront si, oui ou non, de l’hydrogène sulfuré a été retrouvé dans les tissus des animaux. Sous quinze jours, les résultats des analyses toxicologiques seront aussi connus. En attendant, la préfecture ne privilégie « aucune hypothèse ». Seule certitude : les animaux « n’étaient pas malades et ne sont pas morts noyés ». Du côté des associations, pas de place au doute. « Des animaux qui meurent en nombre, sans maladie, dans une baie dont le fond est pollué, une seule cause est possible : en fouinant dans la vase pour y trouver des vers, ils se sont intoxiqués au gaz », estime Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor.

Pourquoi les associations s’inquiètent-elles ?

 

Un plan gouvernemental a été adopté en février 2010 afin de lutter contre cette pollution, notamment par le ramassage des algues. En septembre, un plan pilote sera également lancé auprès de 700 agriculteurs dans la baie de Saint-Brieuc pour limiter les rejets d’azote. Mais, selon Yves-Marie Le Lay, « la mort de ces 33 animaux est un signal d’alerte fort, qui prouve la limite de la politique de ramassage ». Avec André Ollivro, président de Sauvegarde du Penthièvre, ils ont effectué mercredi des prélèvements dans l’embouchure du Gouessant. « C’est effrayant ! Dans la vase, on a mesuré jusqu’à 380 ppm (parties par million) d’hydrogène sulfuré. » A ce taux, très élevé selon le Dr Lesné, « un être humain peut être en danger de mort ». Dans ce contexte, l’interdiction d’accès aux plages polluées est jugée insuffisante par les militants. « D’autant que certains sites ne sont pas nettoyés, ou pas assez bien, car ils sont difficiles d’accès. Pourquoi n’envoie-t-on pas l’armée, comme pour les marées noires ? » se plaint Michel Guillemot, président de l’association Halte aux marées vertes. Avec d’autres, il plaide pour l’interdiction des chemins de bord de plage aux promeneurs et pour une information massive du public sur les dangers des algues vertes.

 

Par  Juliette Demey

 

Source: http://www.francesoir.fr/actualite/scienceecologie/algues-vertes-mysterieuse-hecatombe-sangliers-bretons-122622.html

 


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